Agacée par l’infiltration constante de l’État fédéral dans la base des données personnelles des utilisateurs, Microsoft décide de porter plainte jeudi 14 avril dans le dessein de lutter contre la manipulation abusive des informations des utilisateurs lors des investigations criminelles. Une manœuvre courue chez l’État fédéral, qui à l’insu des utilisateurs pénètre la base de donnée personnelle parfois sans en avertir Microsoft qui est pointé du doigt comme complice et décide ainsi d’y mettre un terme en assignant en justice le gouvernement américain afin de conserver l’intégrité des informations privées.
Désaccord qui sévit depuis des années
Le dirigeant du groupe Microsoft, Satya Nadella s’insurge contre la violation des informations privées qui a lieu sans que la personne intéressée ne soit avisée. Une intrusion perçue comme illégale qui crée un énorme vent de révolte, d’une part vis-à-vis des internautes qui tiennent à conserve leur vie privée sur internet, d’autre part au sein de Microsoft qui refuse d’être assimilé à cette affaire. Les autorités abusent de leur pouvoir en s’arrosant de l’accès aux informations personnelles des internautes sans qu’ils soient au courant, un comportement incongru qui enfreint le premier et le quatrième amendement selon Microsoft. En effet, l’utilisation des données en catimini est une violation du premier amendement relatif au droit à la liberté d’expression, mais aussi au quatrième amendement qui interdit les perquisitions et les saisies déraisonnables sans motif concret et sans être muni d’un mandat pour justifier l’investigation. Cependant, le gouvernement ne respecte pas ces dispositions et se permet de fouiller dans les données personnelles sans en aviser personne, encore moins Microsoft dès fois.
L’avènement des nouvelles technologies relatives au Web et au stockage d’informations, vidéos photos fait qu’il est de plus en plus ardu de jouir d’une vie privée sur internet et d’en garantir la sécurité, surtout après l’éclatement de l’affaire Snowden. Rappelons qu’Edward Snowden, célèbre information américain qui travaillait pour la CIA, avait en juin 2013 rendu public des informations classées top secrètes de la NSA sur l’utilisation des données, la captation d’appels téléphoniques et de systèmes d’écoute et de surveillance déployés aux États-Unis mettant à mal certaines entreprises informatiques accusées de complicité à l’instar de Microsoft.
Rendez-vous devant la cour de justice
Pour montrer son soutien à ces utilisateurs, Microsoft décide donc de traîner en justice le gouvernement américain pointant l’abus de pouvoir au niveau des informations personnelles, la firme affirme l’obligation de se munir de mandats de perquisition concrets et d’aviser les personnes concernées avant de procéder à la fouille des données. Microsoft ne veut plus répondre aux demandes des États-Unis pour fournir les données de leurs clients, des demandes qui se chiffrent en milliers chaque année. D’ailleurs rien que pour la période de juillet à décembre 2015, 12 335 comptes ont fait l’objet de fouille, sans compter les lettres de sécurité et les décisions du tribunal FISA. Le groupe a décidé de s’élever contre ces manœuvres et entend bien lutter pour la protection des informations de ses utilisateurs.