Si on se fie à ce que l’on sait de notre planète, un volcan peut avoir un impact sur une planète par ses éruptions et les effets connexes qui en découlent. Sur la planète Mars, le dôme volcanique de Tharsis a eu un effet colossal, si colossal que le visage même de la planète a été bouleversé. C’est ce que révèle une étude réalisée conjointement par des géomorphologues, des géophysiciens et des climatologues.
Pour bien comprendre, il faut savoir que le dôme volcanique de Tharsis est exceptionnel. Par rapport au volcan Mauna Loa (Hawaï/ États-Unis) qui est le plus grand volcan terrestre, Tharsis est véritablement un géant en étant plus de dix mille fois plus massif. Un autre facteur important pour comprendre, c’est le fait que la planète Mars en est huit fois moins volumineuse que notre Terre. C’est pour cette raison que les chercheurs disent que « C’est une anomalie, on ne devrait pas avoir ça », que « Le dôme de Tharsis est énorme, démentiel par rapport à la taille de Mars ».
Comme ils l’expliquent dans un article publié dans la revue Nature, le dôme volcanique de Tharsis a eu un impact considérable sur Mars. Les scientifiques considèrent que la surface de la planète a changé de position autour du noyau il y a 3 à 3,5 milliards d’années, un changement important vu qu’il s’agit d’un glissement de 20 à 25 degrés. Les conséquences de ce glissement ont été énormes pour la planète vu que le volcan a changé de position, mais aussi les calottes glaciaires et les rivières.
Pour bien comprendre ce qui s’est passé, les chercheurs donnent un exemple similaire appliqué à la Terre. Le bouleversement a été tel que brusquement déplacer Paris au niveau du cercle polaire, un changement radical qui a des conséquences directes sur les habitants et leur survie. De fait, si Mars est aujourd’hui inhospitalière et aride, c’est essentiellement dû à ce glissement.
Alors que des questions se posent au sujet de la disparition du champ magnétique, de la disparition de l’atmosphère et de la disparition de l’activité fluviale, cette découverte pourrait apporter des éléments de réponse. « Les rivières et le dôme ont été formés en même temps. Le basculement a eu lieu après l’activité fluviale. Il y a environ 3,5 milliards d’années, les rivières se sont arrêté de couler et, après, il y a eu le basculement », expliquent les scientifiques, ce qui démontrerait que la chronologie est liée.
Désormais, les études sur Mars devront se focaliser sur deux périodes, la période actuelle et la période « primitive », avant le glissement. Cela devrait permettre d’avoir une autre approche pour rechercher des traces de vie et d’eau par exemple.
Un glissement similaire sur la Terre ?
S’il semble improbable qu’un volcan terrestre ait pu provoquer un glissement similaire sur notre planète, est-il exclu d’imaginer que cela ait pu se produire ? La réponse des scientifiques est que cela a aussi pu se produire. « On pense que la terre a subi des basculements comme Mars causés par la tectonique des plaques, mais on n’a jamais pu le démontrer », expliquent-ils.
La surface de la planète #Mars a basculé de 20 à 25 degrés voici 3 à 3,5 milliards d'année… https://t.co/SXsA6c1iAA pic.twitter.com/gqMZ04iGFs
— CNRS (@CNRS) 3 mars 2016