Depuis le temps que la sonde Rosetta observe la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, elle a pratiquement déjà tout vu. Mais pas ce qui va se passer jeudi, lorsque la comète sera au plus près du Soleil.
Ce n’est pas depuis des jours ou des semaines que la sonde européenne Rosetta observe la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, mais depuis des mois. Autant dire que tous les coutures et autres détails de la comète ont déjà été auscultés à plusieurs reprises. Par contre, ce qui va se passer jeudi, personne ne l’a encore vu de si près.
C’est en effet ce jeudi 13 août, cers 04h00 du matin, que Tchouri atteindra sont périhélie, c’est-à-dire le point de son orbite le plus proche du Soleil. Et lorsqu’on parle proximité avec le Soleil, on parle bien évidemment d’activité maximum de la comète.
À quelques heures de cet événement, Rosetta est donc prête à assister à ce spectacle unique depuis en emplacement privilégié.
À l’occasion de ce périhélie, l’ensoleillement de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko va être maximum, ce qui devrait se traduire par des quantités records de gaz et de poussières éjectés dans l’espace.
« En fait, le périhélie est surtout une date symbolique pour la mission, puisqu’il ne devrait rien se passer de spécial à ce moment précis d’un point de vue scientifique », précise Nicolas Altobelli, responsable scientifique adjoint de la mission Rosetta à l’Agence spatiale européenne (ESA). « On est entré depuis quelques jours dans la phase de forte activité cométaire qui devrait atteindre son maximum dans quelques semaines en raison du temps que met la chaleur pour pénétrer dans le noyau ».
Cette activité maximum complique bien évidemment le pilotage de Rosetta et le travail des scientifiques. Il faudrait être au plus près pour observer au mieux ce qui se passe, mais pas trop pour ne pas mettre en danger la sonde par le nuage de poussières éjectées. « En ce moment, la comète éjecte environ 1 tonne de poussière et près de 300 kg de gaz chaque seconde », précise Nicolas Altobelli.
« On sait que les comètes sont au départ des corps très primitifs, des sortes de fossiles datant des premiers instants de la formation du Système solaire, mais on ne sait pas à quel point ils sont modifiés lors de leurs passages au plus près du Soleil », explique le planétologue. Cela explique pourquoi toute la communauté scientifique est passionnée par ce qui se passe à des millions de kilomètres dans l’espace.
« Sur les photos de la caméra de navigation de Rosetta, on observe déjà certains changements à la surface du noyau », annonce Nicolas Altobelli, sans dévoiler plus d’informations pour ne pas nuise à des publications scientifiques à venir.