Après le lancement des satellites 11 et 12 en décembre dernier, la constellation nécessaire pour le système de navigation européen Galileo continue à se déployer. Ce sont les satellites 13 et 14 qui viennent d’être mis en orbite.
C’est à 8 h 48 GMT (10 h 48 heure de Paris, 5 h 48 heure de Kourou), à l’heure prévue, qu’un lanceur russe Soyouz a décollé de Kourou ce mardi 24 mai 2016 pour placer les deux satellites à une altitude de 23,522 km. Il s’agit du septième lancement Soyouz réalisé dans le cadre du projet Galileo. Les trois prochains lancements seront assurés par des Ariane 5, des lanceurs qui embarqueront 4 satellites d’un coup.
Alors que Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace, s’est réjoui du succès du lancement en déclarant « Cette nouvelle mission Galileo est un succès total », Paul Verhoef, directeur du Programme Galileo à l’Agence spatiale européenne (ESA) a pour sa part salué l’avancée du projet en déclarant : « Avec ce lancement, la moitié des satellites de la constellation européenne Galileo est déjà en place […] La mission est un pas de plus vers l’autonomie de l’Europe en matière de navigation par satellites ».
Galileo est un projet emblématique de la Commission européenne. Il vise à disposer d’une alternative au système américain GPS. Il sera par ailleurs d’une grande précision et améliorera les services aux utilisateurs. « On commence à se détendre. On a maintenant 14 satellites en orbite, 14 satellites qui vont être utiles pour la constellation. Il est temps d’avoir une « positive attitude » vis-à-vis de Galileo qui est un fantastique succès même s’il y a eu, sur le parcours, quelques embuches », a souligné Stéphane Israël.
Alors que la constellation continue à se déployer au grès des nouveaux satellites qui sont lancés, il est bon de rappeler que tout n’est pas parfait pour le moment. Les satellites 5 et 6 ne sont par exemple pas sur les bonnes orbites. Paul Verhoef relativise le problème en déclarant : « Les derniers résultats montrent que l’utilisation des satellites 5 et 6 sera envisageable dans la constellation globale après avoir effectué un certain nombre de tests ». Il ajoute qu’« en ce qui concerne le 3e satellite, dénommé IOV4, ses difficultés se limitent à une panne d’antenne. Il reste capable de transmettre sur une fréquence ».
Si tout continue à suivre le carnet de route prévu, les premiers services proposés par Galileo devraient être disponibles dès la fin 2016. Pour mener ce projet à son terme, l’Europe aura déboursé environ 7 milliards d’euros. Il faut encore ajouter 500 à 600 millions d’euros à ce montant pour la gestion du système et le renouvellement des satellites.