La manœuvre d’atterrissage sur Mars a été fatale à Schiaparelli. Au lieu de se poser en douceur, l’atterrisseur s’est écrasé. L’ESA cherche à comprendre ce qui s’est passé.
Une photo prise par la sonde américaine Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) montre l’atterrisseur Schiaparelli à la surface de Mars, ou plutôt ce qu’il en reste. L’engin s’est littéralement écrasé sur la surface de la planète rouge. Désormais, l’Agence spatiale européenne (ESA) veut comprendre ce qui s’est passé. Pour son enquête, elle peut compter sur les données transmises par l’atterrisseur durant sa descente.
C’est avec une tache sombre de 20 mètres sur 40 que la sonde MRO livre la preuve que Schiaparelli s’est écrasé à l’endroit où l’atterrisseur aurait normalement dû se poser en douceur. Plus aucun doute n’est permis, la mission russo-européenne a ajouté un nouveau cratère à la surface de Mars, dans la plaine Merdiani Planum. Il faut dire les choses comme elles le sont, à savoir que l’Europe associée à la Russie n’a toujours pas réussi à faire poser un engin sur la planète rouge.
La priorité de l’Europe est de comprendre ce qui s’est passé, de savoir ce qui ne s’est pas passé comme prévu. A priori, le parachute de 12 mètres de diamètre, repéré à un kilomètre au sud par la sonde MRO, atteste que celui-ci aurait fonctionné correctement. Le problème se situerait donc plutôt au niveau des rétrofusées. « Ce qui sauve la mission cette fois est d’avoir équipé le module de capteurs pour récupérer des données pendant la descente. C’est une des leçons tirées de l’échec précédent. Et nous sommes positivement impressionnés par les données recueillies », a confié Thierry Blancquaert, le responsable de l’atterrisseur Schiaparelli pour l’ESA.
Pour comprendre pourquoi l’atterrisseur a fait une chute livre de 2 à 4 km, l’ESA compte sur les données transmises pourquoi le parachute aurait eu de la peine à être éjecté et pourquoi les moteurs n’ont fonctionné que quelques secondes au lieu d’une demi-minute. Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, l’agence européenne compte aussi sur des images d’une meilleure résolution de la NASA. Ces prises de vue devraient être disponibles dans le courant de la semaine.
Pour l’heure, l’échec de l’atterrissage de Schiaparelli ne remet pas en cause l’intention de poser un rover sur la surface de Mars en 2020, avec la prochaine mission ExoMars. D’ici son lancement, l’Europe et la Russie auront donc le temps de comprendre ce qui s’est passé et trouver une solution pour éviter un nouvel échec.