Malgré tout le tapage qui a entouré l’entrée en Bourse du géant des réseaux sociaux sur internet Facebook, celle-ci s’est terminée vendredi sur une déception. Le titre n’a arraché qu’une maigre progression de 0,61% pour finir la séance à 38,23 dollars, soit 23 cents de plus que le cours d’introduction.
Dès les premières minutes d’échanges publics, l’action est passée d’une hausse de plus de 12% à l’ouverture à 0%, les banques pilotant l’opération parvenant toutefois toujours à éviter de passer sous les 38 dollars. Le titre avait ensuite repris provisoirement de la hauteur. « Il est difficile d’imaginer ce qui serait arrivé si les banques n’étaient pas intervenues », a commenté l’analyste Lou Kerner, fondateur du Social Internet Fund.
« Je crois que les actions étaient offertes à un prix équitable, mais aujourd’hui les actions s’échangeaient sur la peur et non sur l’appétit », renchérissait Lou Kerner.
Pour Gerard Hoberg, professeur de finances à l’Université du Maryland, la performance médiocre pourrait s’expliquer par le fossé séparant d’un côté les petits porteurs voulant leur part d’une marque très grand public et de l’autre les milieux financiers. « Les professionnels qui ont examiné les chiffres derrière Facebook avaient plus de doutes », explique-t-il. Idées reprise par Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research : « Facebook a réalisé une performance terne parce que la direction n’a pas répondu aux questions sur ses performances et ses perspectives ».
Et pourtant, tout avait bien commencé. Le jeune patron fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, avait fait retentir à distance la cloche d’ouverture du Nasdaq, depuis le siège de Menlo Park en Californie où il avait invité ses employés à passer la nuit en « hackathon », un marathon de codage informatique.
En fin de journée, alors que Facebook mettait sur le marché 421 millions d’actions, pour une opération à 16,02 milliards de dollars, la plus grosse pour une valeur internet, la deuxième plus grosse pour une valeur américaine tous secteurs confondus, qui le valorisait à 104 milliards de dollars. Le Nasdaq a annoncé qu’il y avait eu près de 576 millions d’échanges, un record.