Découverte le 18 février 1930 par Clyde William Tombaugh en tant que nouvelle planète de notre système solaire, son statut a été rétrogradé à celui de planète naine en 2006 par décision de l’Union astronomique internationale. Depuis, les experts sont toujours en désaccord au sujet de sa classification. La question qui se pose est de savoir si la mission américaine New Horizons va changer quelque chose à cette situation.
Depuis que la sonde New Horizons est passée au plus près de Pluton en juillet 2015, l’occasion pour elle d’en apprendre beaucoup plus au sujet de la planète naine, la communauté scientifique en sait nettement plus. Avec toutes les nouvelles données collectées entre leurs mains, est-ce que l’Union astronomique internationale va maintenant reconsidérer sa classification ? Cela ne s’annonce pas si évident que cela.
Pluton est-elle une planète, une comète ou autre chose ?
En raison de sa taille, Pluton est légitimement une planète naine. Par contre, son comportement la classe au niveau d’une planète, mais bien plus encore. Elle a en effet une interaction unique avec le vent solaire.
À l’instar de la Terre, de Mars ou de Venus, Pluton possède une interaction avec les vents solaires. Le problème est que ces interactions ne correspondent pas du tout à la définition d’une planète naine.
Le comportement des vents solaires est différent selon que l’interaction a lieu avec des lunes, des comètes, des naines ou des planètes, selon leur masse et la composition de leur atmosphère. En théorie, Pluton devrait avoir une interaction faible avec les vents solaires, un peu comme une comète. Ce n’est pourtant pas ce qui a été observé ! De fait, elle se comporte comme une vraie planète possédant une force gravitationnelle, même si cette force s’exerce à une distance de 2 967 km, ce qui la classe dans une catégorie à part, entre la comète et la planète.
Pluton est-elle une sorte d’hybride cométo-planéto-naine ?
Comme l’explique une étude parue dans la revue Journal of Geophysical Research – Space Physics, Pluton serait en fait une sorte d’hybride entre une comète, une planète et une planète naine, un hybride cométo-planéto-naine. « Les résultats sont étonnants. Nous avons été fascinés et surpris », a commenté David J. McComas, principal auteur de cette étude et responsable principal de l’instrument SWAP de New Horizons qui mesure le vent solaire. « Nous avons maintenant visité l’ensemble des neuf planètes classiques et examiné toutes leurs interactions avec le vent solaire. Nous n’avons jamais vu quelque chose comme ça », ajoute-t-il.
« Ceci est une interaction intermédiaire, un type complètement nouveau. Elle n’est pas comme une comète, et pas comme une planète. Elle est entre-deux », explique le Dr McComas, professeur au département des sciences astrophysiques de l’Université de Princeton et vice-président pour le laboratoire de physique de Princeton Plasma. Ce qui intrigue les scientifiques, c’est que Pluton possède une gravité suffisante pour retenir les ions lourds dans son atmosphère.
Alan Stern, chercheur principal pour la mission New Horizons, a commenté cette découverte en déclarant : « Ces résultats témoignent de la puissance de l’exploration ». « Encore une fois, nous sommes passés dans un nouveau genre d’endroit et avons découvert un type d’expressions dans la nature entièrement nouveau », ajoute le scientifique dans un communiqué de presse publié par la NASA.