Les chercheurs du Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory (CSAIL) de l’Institut réputé du Massachusetts ont combiné les forces des intelligences artificielle et humaine pour créer un nouvel outil de lutte contre les cyberattaques : IA².
IA² : une plateforme hybride, première de son genre
Il porte son aspect hybride dans son nom – AI² en anglais -, le nouveau logiciel qui a été développé par le CSAIL en partenariat avec PatternEX joint la précision de l’Analyst Intuition à l’efficacité de l’Artificial Intelligence. Une combinaison réussie puisqu’elle a permis de prédire 85% des attaques lors de son test sur un site marchand qui a duré trois mois. Et a couvert 3,6 milliards de données relatives à 20 millions d’internautes.
Moins de faux positifs et un meilleur apprentissage automatique
La combinaison des deux intelligences se fait de la manière suivante : l’intelligence artificielle analyse les données qui circulent sur Internet à la pourchasse des activités suspectes. Plus précisément, elle traque les anomalies les plus importantes et les classe dans des catégories qui serviront de base à des modèles. Par la suite, le logiciel présente un rapport reprenant ces analyses à l’expert qui l’examine à son tour. Le but est de vérifier l’exactitude des analyses du logiciel et de le roder puisque les commentaires de l’analyste sont insérés dans le modèle ce qui affine les futurs examens. Ainsi, de 200 interceptions par jour, on passe à 30 que l’expert doit examiner.
Une plateforme plus flexible
Les acquis de cette nouvelle technique en gestion des cyberattaques est de compléter le logiciel qui agit encadré par des directives certes dictées par un analyste, mais qui ne permettent pas une rapide adaptabilité. Il s’agit également de limiter les « faux positifs » qui consistent en l’examen biaisé d’activités sur Internet que le logiciel considère comme attaques, mais qui ne le sont pas. Les faux positifs requièrent une intervention humaine et leur non prise en compte par le logiciel bloque son apprentissage automatique et son adaptabilité, encore une fois.
« Cette interaction homme-machine crée un magnifique effet de cascade » selon Kalyan Veeramachaeni, chercheur qui a participé au développement d’IA². Il est toujours difficile d’être assez rapide pour devancer les cyberattaques, même avec les systèmes les plus pointus. Mais cette nouvelle alliance homme-machine permet un énorme gain en efficacité et en temps, très précieux lorsqu’il s’agit pour une victime d’une arnaque sur Internet de contrer cette dernière.