Les équipes continueront d’écouter une éventuelle réponse de Philae. Mais, désormais, l’espoir d’un contact est pratiquement nul vu que la manœuvre de la dernière chance n’a rien donné.
C’est depuis le 9 juillet 2015 que Philae est muet. Est-ce que le robot posé à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko est toujours en vie ? C’est l’espoir que toutes les équipes de la mission ont entretenu le plus longtemps possible.
C’est dans ce but que dimanche, à 17 heures, l’agence spatiale européenne (ESA) a tenté la manœuvre de la dernière chance. Il s’agissait d’envoyer une commande pour mettre en rotation la roue à inertie de Philae dans le but de le faire bouger, dans le meilleur des cas de pouvoir mieux orienter le robot.
Comme l’explique Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES, cette manœuvre n’a rien donné. « Cette fois, pas de nouvelle, mauvaise nouvelle… ». « Au final, rien n’a bougé du côté de Philae. Il reste muet ».
Il explique que le robot n’a peut-être pas reçu la commande, que la transmission a été interrompue, ou encore qu’il est complètement à l’ombre sans énergie, ou tout simplement que son électronique n’a pas supporté le passage de la comète à proximité du Soleil.
Officiellement, la mission Philae va prendre fin à la fin janvier. C’est à ce moment que les équipes arrêteront d’être à son écoute. Officieusement, les chances qu’il réponde sont désormais pratiquement nulles. Mais ce n’est pas encore fini. La sonde Rosetta va se rapprocher dans le but de photographier le robot, surtout de vérifier si les hypothèses sur son emplacement sont correctes.
Ce n’est certainement pas la fin que tout le monde espérait pour Philae. Mais au final, cette mission a tout de même été un immense succès, et cela même si le robot n’a travaillé que pendant 72 heures. Il a en effet permis de voir de très près une comète, de découvrir 16 molécules organiques prébiotiques, d’en savoir plus sur sa structure interne. Bref, les connaissances sur les comètes ont fait un pas de géant en avant.
À cela, il faut ajouter que Philae a été une immense aventure scientifique, mais aussi humaine avec des équipes qui se sont mobilisées pendant dix ans. Il faut ajouter la couverture médiatique phénoménale. Il est vrai aussi que se poser sur une comète n’est pas à la portée de tous.
Philippe Gaudon explique encore que « Ce projet s’achève avec des outils de travail automatiques, les Hommes sont mis à la retraite du projet, une bonne partie d’entre eux est partie dans d’autres missions ». Son mot de la fin est « Nous nous reverrons pour essayer de retrouver l’esprit formidable de 2014 mais ça va être dur de passer à autre chose ».