C’est jeudi soir que la NASA nous a promis une grande annonce. Elle a été de taille vu que Mars aurait pu être habitable dans le passé, mais que son atmosphère, et les possibilités de vie ont été enlevées par les vents solaires.
C’est jeudi, à 20h00 heure de Paris, que la NASA a organisé une conférence de presse pour révéler une grande annone au sujet de Mars. Vu la présence d’orateurs de la mission MAVEN, il était su d’avance que cela allait parler de l’atmosphère de la planète rouge.
Le Soleil a détruit l’atmosphère de Mars
Si le but de cette conférence de la NASA était de parler de l’atmosphère de Mars, le contenu de la présentation avait avant tout pour but de présenter les premières conclusions de la mission MAVEN (Mars Atmospheric and Volatile EvolutioN), un satellite qui a été en orbite pendant une année autour de la planète rouge afin de spécifiquement étudier son atmosphère.
La conclusion est très simple : « Le soleil a détruit l’atmosphère de Mars, a volé à la planète ce qui aurait pu être une fois un environnement rempli d’eau et avec des conditions de vie ». Les scientifiques de MAVEN ont précisé encore que l’épaisse atmosphère martienne a été « soufflée » il y a 4,2 à 3,7 milliards d’années, en faisant remarquer que jusqu’à cette période, l’« eau était abondante ».
Comment le Soleil a enlevé l’atmosphère martienne ?
En réponse à cette annonce-choc, la première question qui se pose est de savoir comment l’atmosphère martienne a disparu, respectivement ce que le Soleil a fait pour que cela se produise.
La mission MAVEN a découvert qu’il reste environ 1% de l’atmosphère martienne et que celle-ci continue à être éjectée a raison « d’un quart de livre de gaz par seconde ». Comment ? C’est en fait les vents solaires, se déplaçant « à 1 million de milles à l’heure » qui l’arrache.
Alors que le puissant champ magnétique de la Terre protège l’atmosphère terrestre des vents solaires, ce n’est pas le cas pour Mars où son champ magnétique a disparu des milliards d’années avant de laisser exposer son atmosphère.
Des facteurs aggravants
Comme si la disparition du champ magnétique de Mars n’était pas déjà le problème, la planète rouge a aussi été exposée à « des bulles denses de particules très énergétiques du soleil, ce qui a parfois doublé la vitesse du vent solaire jusqu’à 2 millions de milles à l’heure ». Ce qui est bien évidemment un facteur aggravant.
À cela, il faut encore ajouter que les vents solaires, il y a des milliards d’années, étaient plus forts qu’aujourd’hui avec des tempêtes extrêmes, ce qui est un autre facteur aggravant
Ces facteurs aggravants amènent même la NASA à déclarer que « la vitesse à laquelle Mars a perdu son atmosphère a été multipliée par un facteur de 10 à 20 ».
Une tempête solaire qui explique beaucoup de choses
À Noël dernier, MAVEN a été témoin d’une tempête solaire, un événement décrit comme « l’équivalent d’une grande arme nucléaire qui frappe Mars toutes les heures ». Les scientifiques soulignent que les tempêtes d’il y a des milliards d’années auraient été encore plus fortes.
La tempête en question a conduit à l’apparition de surprenantes aurores boréales qui ont duré cinq jours, un phénomène visible sur une grande partie de l’hémisphère Nord.
« Ce à quoi nous avons assisté à Noël dernier était quelque chose qui a englouti l’atmosphère entière de l’hémisphère nord de Mars, quelque chose qui n’arrive pas sur la terre », a commenté le planétologue Nick Schneider.
Au final, c’est l’effet du temps qui a fait son œuvre
« Nous avons vu que l’érosion atmosphérique augmente de façon significative au cours des tempêtes solaires si nous pensons que le taux de perte a été beaucoup plus élevés milliards d’années, quand le soleil était jeune et plus active », a expliqué Bruce Jakosky, le chercheur principal du projet MAVEN.
Il a aussi ajouté : « C’est comme le vol de quelques pièces dans une caisse enregistreuse chaque jour… la perte devient significative au fil du temps ».
« La seule question à laquelle nous avons essayé de répondre c’est de savoir si le climat de Mars s’est modifié en perdant son atmosphère dans l’espace ou par un autre procédé. Nous sommes arrivés à la conclusion que la perte dans l’espace a été un processus important. »
Est-ce que le fait que l’atmosphère de Mars, ce qu’il est resté, « fuit » dans l’espace peut-il compromettre les futures missions habitées ?