Notamment, à Paris, les taxis sont en grève pour protester contre la concurrence déloyale faite par UberPop. Quelles sont les raisons de leur colère ?
Les chauffeurs de taxi sont en colère contre la concurrence déloyale faite par UberPop. Pour le montrer, ils sont en grève aujourd’hui, notamment à Paris. Si cette situation est embarrassante pour tous ceux qui ont un avion à prendre et qui ont besoin d’un taxi pour se rendre à l’aéroport, les motifs de la colère des chauffeurs de taxi sont parfaitement légitimes, d’autant plus que l’État a laissé s’envenimer la situation.
Il est bon de préciser que la colère des chauffeurs de taxi n’est pas véritablement dirigée contre Uber ou les chauffeurs de VTC en général, mais principalement vers l’application UberPop.
Pour comprendre la différence, la multinationale Uber a su introduire une concurrence de qualité en termes de véhicules, de présentation, de prestation, de chauffeur, etc. Cette concurrence n’est certes pas la bienvenue, d’autant plus qu’elle utilise les failles de la loi.
Le réel problème est UberPop, une application qui permet au citoyen lambda de devenir chauffeur, ce qui est la porte ouverte à toutes les dérives. Pour exemple, à Marseille, un chauffeur UperPop arraisonné par des taxis a reconnu être un fonctionnaire en arrêt maladie !
Si l’arrivée des VTC est quelque part inéluctable, celle de ces citoyens-chauffeurs ne devrait pas l’être.
Car après se pose aussi la question des différences de traitement en matière d’assurances, de statut d’autoentrepreneur et donc de cotisations au RSI (régime social des indépendants), du lumineux sur le toit, sans parler de la licence.
À cela, il faut encore ajouter que, d’après l’article 12 de la loi Thévenoud, le fait de proposer une prestation de type taxi en tant que particulier est illégal, une loi qui est largement transgressée dans les faits par tous les citoyens-chauffeurs.
Il ne faut pas non plus oublier le rôle de l’État qui aurait d’emblée pu mettre les choses au point en lançant une bataille juridique sur le fond, une démarche qui s’est faite, mais très mollement.
Au final, bien que tout le monde ait des anecdotes plus ou moins bonnes au sujet des chauffeurs de taxi, ils restent des professionnels de la route, ce que sont loin d’être les chauffeurs qui utilisent UberPop. Si cela explique la colère des chauffeurs de taxi, cela devrait aussi suscité des interrogations de la part des usagers. En effet, faut-il aussi leur faire confiance en tant que client ?