La colère gronde en Europe, les opérateurs européens veulent déclarer la guerre à la publicité sur mobile.
Pour les opérateurs européens, le constat est simple. D’un côté les annonceurs vont dépenser 69 milliards de dollars cette année dans la publicité sur mobile, de l’autre les sociétés de médias en ligne profitent de réseaux haut débit sans pour autant débourser un centime au sein de leurs infrastructures. Leur idée serait donc de bloquer la publicité mobile pour exercer une certaine forme de pression.
Pour ceux qui s’en rappellent, Free avait justement activé un bloqueur publicitaire sur le serveur de la Freebox il y a quelques années, tout comme il avait bridé le streaming des vidéos provenant de la plateforme YouTube. Le hic, c’est qu’en ne ciblant qu’une seule société, Free n’avait pas respecté la neutralité du net. Cela n’avait pas empêché Xavier Niel de déclarer à l’époque : « Nous allons continuer. Nous allons couper les publicités de temps en temps. Et un jour, nous les couperons pour de bon ».
Selon le Financial Times, plusieurs opérateurs européens auraient déjà planifié de passer à l’acte, de bloquer les publicités sur leurs réseaux mobiles. Le média annonce même que l’un d’eux aurait déjà installé un logiciel de blocage sur ses serveurs et envisagerait de l’activer avant la fin de l’année.
Il s’agirait d’un outil développé par la société israélienne Shine, un outil capable de bloquer les publicités insérées au sein des pages web et des applications, mais pas celles intégrées nativement dans le flux de mises à jour comme pour Facebook ou Twitter.
En agissant de la sorte, le but serait de déclarer la guerre aux sociétés de médias en ligne qui profitent des réseaux haut débit sans pour autant débourser un centime pour les infrastructures.
Selon Roi Carthy, directeur marketing de Shine, si ce dispositif est mis en place par les opérateurs, « des dizaines de millions d’abonnés à travers le monde activeront le blocage de la publicité avant la fin d’année […] Cela pourrait avoir un impact dévastateur sur l’industrie de la publicité en ligne ».
Il me semble que c’est le minimum; sur mobile, c’est l’utilisateur qui paie sa consommation de bande passante, alors c’est vraiment chiant que celle-ci serve à diffuser des contenus publicitaires.