Accusé de nuire à la neutralité du net en Inde avec son initiative Internet.org, Facebook ne veut pas avoir le rôle du méchant en annonçant l’ouverture de la plateforme à tous les développeurs qui souhaitent participer au projet.
C’est dans le but de connecter à Internet les populations les plus défavorisées dans le monde que Facebook a fondé l’organisation Internet.org en 2013. Elle est aujourd’hui présente dans neuf pays à travers le monde.
Une polémique a éclaté en Inde, suie à son lancement au mois de février. Plusieurs acteurs indiens, à commencer par le voyagiste Cleartrip, ont commencé à être inquiets de « l’influence sur les clients en leur imposant des choix », avant de se retirer du projet.
Le problème soulevé était en fait que c’est Facebook qui se chargeait de sélectionner les partenaires au projet, d’où les accusations de nuire à la neutralité du net.
Dans un premier temps, par un post sur son compte Facebook, Mark Zuckerberg a tenté de désamorcer la polémique en déclarant notamment que « Si quelqu’un ne peut pas se payer une connexion internet, c’est toujours mieux d’y avoir un accès limité plutôt que ne pas avoir d’accès du tout ».
Alors que les propos du fondateur de Facebook n’ont pas eu l’effet escompté, le réseau social a décidé aujourd’hui de changer son fusil d’épaule. « Avec Internet.org, notre but est de travailler avec le plus de développeurs et d’entrepreneurs possible afin de toucher des communautés diverses et locales », écrit l’entreprise sur son blog. « Pour ce faire, nous devons devenir plus transparents et inclusifs ».
De fait, en respectant certaines règles définies par Facebook, la nouvelle plateforme d’Internet.org sera ouverte à tous les développeurs intéressés. Les applications devront par exemple utiliser peu de données mobiles et ne pas utiliser d’éléments mal adaptés au format mobile, comme le JavaScript. Les utilisateurs doivent ensuite avoir le choix des services auxquels ils souhaitent accéder gratuitement.
« Les principes de la neutralité du web doivent pouvoir coexister avec des programmes qui donnent un accès large au Web », a assuré Chris Daniels, vice-président en charge d’Internet.org.
En changeant son fusil d’épaule, Facebook ne veut pas avoir le rôle du méchant… sans évoquer sa volonté de continuer à imposer ses propres services.