C’est pour ses travaux sur les abeilles qu’Aurore Avarguès-Weber, une jeune chercheuse toulousaine, a été récompensée par le programme international de la fondation L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science ».
Depuis 2007, le programme international de la fondation L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science » attribue des bourses de 20 000 euros avec comme but d’encourager de jeunes femmes talentueuses « à poursuivre leur carrière scientifique ». Cette année, Aurore Avarguès-Weber, 31 ans, chercheuse à l’université des Sciences de Toulouse, est la seule Française à avoir été récompensée.
C’est pour ses travaux qui ont démontré que les abeilles ont la capacité d’accomplir des tâches complexes, comme compter ou reconnaître un visage humain, qu’Aurore Avarguès-Weber a été récompensée.
« J’ai réalisé que ces insectes étaient capables de réaliser des tâches complexes. Et les résultats s’observent bien plus rapidement qu’avec des singes », s’enthousiasme la chercheuse.
Réalisés dans le cadre de sa thèse, ses travaux ont permis de démontrer de manière empirique « la grande capacité d’abstraction des abeilles : elles savent compter et reconnaître un visage ». Par exemple, placées à l’entrée d’un labyrinthe, « elles ont régulièrement choisi la sortie portant le signe menant à une récompense » après un rapide apprentissage.
La chercheuse toulousaine a également prouvé que ces insectes n’étaient pas uniquement guidés par leur instinct, mais avaient aussi la capacité d’« adapter leur comportement à leur environnement et aux expériences vécues ».
Alors que cette faculté de mettre des éléments en relation était jusqu’à présent considérée comme étant le seul apanage des humains et de certains singes, cette découverte remet en cause les a priori scientifiques actuels. « On pense souvent que seuls les grands singes sont dotés d’intelligence, mais c’est faux », insiste la jeune femme.
Maintenant, Aurore Avarguès-Weber compte comprendre comment les abeilles réalisent des tâches de cette complexité avec si peu de neurones. Elle envisage déjà plusieurs pistes de réflexion comme est-ce que leur cerveau dispose-t-il d’une méthode plus efficace que l’homme pour traiter les informations ou serait-il possible qu’un même neurone fût utilisé pour des fonctions différentes.
Au-delà du monde animal, ses travaux sur le fonctionnement cognitif des abeilles pourraient aider à mieux comprendre le cerveau humain, donc avoir des conséquences sur le développement de l’intelligence artificielle.