Alors que l’on reproche à Spotify de payer une misère aux chanteurs, la start-up suédoise répond « deux milliards de dollars ».
Depuis son lancement, Spotify a su devenir le leader du streaming musical mondial en dépassant les 15 millions d’utilisateurs payants dans 58 pays. Moyennant 12,99 euros par mois ou 12,99 dollars selon les pays, ils peuvent écouter à volonté les titres de son catalogue qui contient plus de 30 millions de chansons. A cela, il faut ajouter plus de 45 millions d’utilisateurs gratuits.
Face à ce succès, on accuse Spotify de payer une misère aux chanteurs. C’est pour cette raison que l’Américaine Taylor Swift a rompu son contrat en novembre dernier, ou que d’autres ont toujours refusé de signer, notamment Radiohead et son chanteur Thom Yorke, Ennemi déclaré, AC/DC ou encore Aloe Blacc.
En réponse à cette critique, Spotify répond avoir reversé deux milliards de dollars en sept ans aux ayants droit, c’est-à-dire aux interprètes, compositeurs, producteurs et maison de disques. En annonçant ce montant, le service de streaming n’omet pas de préciser que « même les auditeurs qui refusent de payer rapportent quelque chose […] Combien les pirates payent aux artistes ? »
Mais derrière ce chiffre, il faut surtout voir une certaine opacité. En effet, il est difficile de savoir où va cet argent en raison de la clause de confidentialité qui existe entre Spotify et les labels.
Selon une étude du cabinet Ernst & Young pour le Syndicat national de l’édition phonographique en France, les maisons de disques empocheraient 46% des abonnements au streaming, 17% pour l’Etat, 17% pour les auteurs, compositeurs, interprètes et éditeurs, et finalement 21% pour Spotify.
Sur la base de ces chiffres, il est vrai que ce sont les intermédiaires que se taillent la part du lion.
Est-ce que cette situation va empêcher Spotify de croitre ? Certainement pas ! Son intention est de multiplier par dix le montant reversé aux ayants droit, ce qui signifie que le service compte conquérir de nouveaux marchés.