Face à la décision des géants de l’internet de crypter de bout en bout les communications, la NSA souhaite pouvoir accéder à ces données dans un cadre légal.
Lors de la conférence Cybersecurity for a new America organisée à Washington, Mike Rogers, le directeur de la NSA, s’est exprimé au sujet des géants de l’internet qui ont décidé de crypter de bout en bout les communications.
Emboitant le pas à son homologue du FBI qui avait dénoncé cette solution qui empêchait de traquer les terroristes et les criminels, Mike Rohers a fait preuve d’un peu plus de diplomatie en appelant à un dialogue national à ce sujet.
Plutôt que de simplement demander une porte dérobée comme James Comey, le directeur du FBI, il préfère faire l’apologie d’une solution négociée, d’une solution qui soit légale et développée avec l’accord de tous les acteurs.
Le responsable de la sécurité des systèmes d’information de Yahoo!, Alex Stamos, a interpellé Mike Rogers à ce sujet en affirmant qu’une porte dérobée mettrait en péril la sécurité. « Ma position est que je pense que nous mentons en disant que cela n’est pas techniquement faisable. Maintenant, nous avons besoin de le faire dans un cadre. Je suis le premier à le demander. Vous ne voulez pas que la NSA ou le FBI décident de manière unilatérale ce à quoi nous devons avoir accès ou pas. Je pense que cela est faisable, mais nous devons travailler ensemble et dans le cadre de la loi », a répondu le patron de la NSA.
Un des points soulevés par Alex Stamos est que « si nous avons l’obligation de fournir une backdoor pour la NSA, sachant que nous avons 1,3 milliard d’utilisateurs à travers le monde, nous devrions également mettre en place des outils similaires pour le gouvernement chinois ? Pour la Russie ? L’Arabie Saoudite ? Ou la France ? À quel pays devons-nous donner l’accès ? ». Mike Rogers reconnait les implications internationales tout en dégageant en touche : « je ne pense pas que la formulation de votre question implique une réponse ».
Subtilement, Mike Rogers s’est d’ailleurs parfaitement gardé de prononcer le mot backdoor, ni de rentrer dans les détails sur comment les agences allaient déchiffrer les communications.
La question va donc être de savoir si les géants de l’internent va accepter d’entrer en matière au sujet de cet accès « légal » aux communications.