La polémique gronde en raison de la politique de confidentialité des téléviseurs connectés Samsung qui prévoit la possibilité de transmettre certaines commandes vocales à un service tiers. Il s’agit d’une fausse polémique vu que le problème est en fait général.
Notamment sur les sites anglo-saxons, les utilisateurs s’insurgent contre la politique de confidentialité des téléviseurs connectés Samsung qui dit que « Pour vous fournir la fonction de reconnaissance vocale, certaines commandes vocales peuvent être transmises (en complément des informations relatives au terminal, dont son identifiant) à un service tiers qui convertit la voix en texte ». Nombreux y voient de l’espionnage et une atteinte à la vie privée.
En fait, il ne faut pas pointer du doigt Samsung, mais toutes les entreprises qui proposent de la reconnaissance vocale, ce qui comprend Apple pour Siri, Google pour Google Now ou encore Microsoft pour Cortana. En effet, les systèmes de reconnaissance vocale nécessitent une grande puissance informatique pour analyser la voix et reconnaitre les actions. Utiliser uniquement la puissance de calcul de l’appareil est pratiquement impossible, c’est pour cette raison que les systèmes actuels utilisent la puissance du cloud.
De fait, votre voix est envoyée sur internet et revient sous une forme compréhensible par l’équipement, un principe qui est utilisé par tout le monde, qu’ils s’appellent Apple, Google, Microsoft ou Samsung.
C’est donc peut-être la notion de « service tiers » dans les clauses de Samsung qui dérange. Mais là encore, cela n’a rien d’unique vu que les entreprises sous-traitent souvent, comme Apple par exemple qui recourt à la société Nuance.
De fait, cette polémique sur l’envoi de la voix sur internet n’a pas de raison d’être contre Samsung, car cette clause est similaire à d’autres clauses qui précisent que les données envoyées peuvent être analysées par des sociétés tierces, un classique des conditions générales de Facebook, Gmail ou autres.
En réalité, le vrai risque ne se situe pas au niveau de l’envoi sur internet, mais plutôt sur le fait que l’appareil enregistre son utilisateur sans prévenir. Plus grave, on pourrait imaginer que des hackers parviennent à pirater le système via une faille de sécurité.
Il est bon de souligner que la loi est très stricte en matière d’enregistrement des conversations, notamment en France. Il est impossible d’imposer que les données de reconnaissance vocale soient utilisées à d’autres fins et qu’elles soient accessibles à d’autres acteurs sans consentement explicite de l’utilisateur. Alors qu’accepter les conditions d’utilisation correspond à s’informer sur l’usage des données, cela n’implique pas un accord pour que votre télévision vous regarde et vous écoute. Le fait d’importer des appareils qui permettent de capter les conversations sans les formes de consentement exigé est passible de 5 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. Faire de la publicité pour un tel dispositif est aussi puni de 5 ans.
Mais attention, le problème ne concerne pas que Samsung, aussi Apple et les autres. Dans le cas de la firme de Cupertino, elle a par exemple pris l’engagement de ne transmettre les données vocales que pour les comparer aux signatures vocales, en analyse automatique afin de permettre la reconnaissance vocale.