L’année 2015 sera plus longue d’une seconde en raison d’une seconde intercalaire supplémentaire. Pourtant, lorsqu’on parle du temps, il y a nettement plus important que cela.
Durant la nuit du 30 juin au 1er juillet prochain, juste avant 0h00min00s UTC, une seconde supplémentaire viendra s’ajouter au temps légal de tous les pays du monde : les horloges afficheront 1h59min59s, puis 1h59min60s et enfin 2h00min00s, avec une dernière minute qui durera en fait 61 secondes.
L’ajout de cette seconde supplémentaire, communément appelé seconde intercalaire, est décidé au niveau mondial par l’Observatoire de Paris, au sein de son laboratoire Systèmes de Référence Temps-Espace. Cet ajout vise à corréler le temps de nos horloges aux variations de la rotation de la Terre.
Alors que cet ajustement semble parfaitement légitime pour que nos horloges restent alignées sur les levers et couchers de soleil, cette synchronisation pose tout de même certaines questions, notamment son importance.
En effet, rajouter une seconde sur une année est parfaitement imperceptible. Il faudrait plusieurs années, voir siècles avant que l’on perçoive réellement un écart entre le temps de nos horloges et le temps astral.
D’autre part, alors que les secondes, minutes, heures, jours, mois et années rythment notre vie, notre passage sur terre, est-ce que cette seconde ajoutée certaines années possède une réelle utilité ? Ce n’est en effet pas elle qui va réellement bouleverser notre quotidien ni notre vie.
En fait, cette seconde intercalaire s’inscrit dans une chose plus vaste, notre volonté de capturer et mesurer quelque chose d’inimaginable, en fait une suite de nombres qui représente le temps qui s’écoule inexorablement. Bien que nous regardions de nombreuses fois l’heure affichée par nos montres ou écrans électroniques, la réalité est que le temps ne cesse pas de défiler, de s’écouler, de nous éloigner de notre naissance et de nous rapprocher de notre mort.
Peu importe ce que nous avons fait, ce que faisons ou ce que nous allons faire, le temps s’écoulera toujours aussi inexorablement. De fait, plutôt que de demander aux scientifiques de nous parler de temps, on ferait bien mieux de demander aux poètes de le faire.
En effet, des paroles telles que « nous vivons dans les actes, pas des années » semblent nettement plus représentatives de notre vie. Fort de cet adage, pourquoi se préoccuper de cette seconde intercalaire vu qu’il y a plus important qu’elle ?