Le projet Ariane 6, qui doit succéder à Ariane 5, devrait normalement recevoir son coup d’envoi ce mardi 2 décembre 2014.
C’est réuni à Luxembourg que les vingt pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) devraient donner mardi le coup d’envoi du projet Ariane 6. Chargée de succéder à Ariane 5, cette nouvelle fusée devra surtout relever le défi de la concurrence américaine et asiatique si l’Europe compte rester dans la course aux étoiles.
À partir de 2020, un lancement d’Ariane 6 devrait pouvoir se décliner en deux versions : l’Ariane 62 pour lancer un seul satellite et Ariane 64 pour lancer deux satellites de taille moyenne. Alors que le cout de lancement moyen d’une Ariane 5 est de 130 millions d’euros, celui de l’Ariane 62 est estimé à 70 millions et à 90 millions pour l’Ariane 64 (comparativement aux 50 millions pour SpaceX).
« Nous ne sommes plus seuls, ce n’est plus juste Ariane contre Proton. On ne peut plus se permettre de prendre du retard », confie Karim Michel Sabbagh, PDG de l’opérateur de satellites basé au Luxembourg SES. Il ajoute que « Ce serait très grave que nous n’arrivions pas à une décision le 2 décembre parce que l’Europe prendrait un retard compétitif que nous ne pourrions plus rattraper ».
Avec Space Exploration Technologies (SpaceX) du milliardaire Elon Musk, le Japonais Mitsubishi Heavy connu pour son lanceur H2A, l’américain Atlas qui va peut-être chercher la diversification vers des lancements de satellites commerciaux, sans oublier les ambitions spatiales indiennes stimulées par une première mission sur Mars réussie, la concurrence est plus que jamais présente.
À l’heure des réductions budgétaires, approuver une enveloppe de 3,8 milliards d’euros, dont 3 milliards pour la seule Ariane 6 et 820 millions d’euros pour financer les activités de l’ESA sur la station spatiale internationale (ISS) jusqu’à fin 2017, ne sera certainement pas facile. Mais le récent succès de la mission Rosetta va certainement contribuer à démontrer que l’Europe est pour le moment dans la course à l’espace et qu’elle doit y rester.
C’est ainsi que Tom Enders, président exécutif d’Airbus Group, déclare que « un accord sur Ariane 6 marquerait un nouveau chapitre de l’histoire spatiale européenne ».