Grâce à une nouvelle coupe géologique du Bassin parisien, d’étonnantes ressources souterraines ont été découvertes, notamment du gaz et de l’eau.
Géologiquement parlant, le Bassin parisien est le plus grand bassin sédimentaire de France, il s’étend des Vosges à la Normandie, incluant notamment l’Ile-de-France, la Champagne et la Lorraine. Datant de l’âge carbonifère (entre 295 et 215 millions d’années), ce gigantesque basson a une épaisseur de plus de 5 000 mètres.
Alors que la précédente coupe géologique a été publiée en 1980, l’Association des géologues du bassin de Paris (AGBP) vient de publier une nouvelle coupe réalisée avec des techniques modernes d’imagerie. Comme le précise Didier Bonijoly, la précision de la nouvelle coupe est « assez stupéfiante ».
Si la présence de charbon en Lorraine, exploité à la fin du XIXe siècle et au début du siècle dernier, n’est pas une surprise, les géologues estiment que le bassin pourrait contenir d’importantes réserves en gaz de houille. « Le potentiel est en Lorraine. Dans les zones du Barrois, du Toulois, et jusqu’à la Champagne humide, ce sera probablement beaucoup trop profond pour être exploitable », explique Didier Bonijoly.
Sous le plateau lorrain également, la coupe géologique fait apparaître de très anciens volcans fossilisés, âgés de 250 millions d’années. La sismique par réflexion a permis de découvrir des masses de lave qui laissent à penser que ces volcans pouvaient être aussi importants que les volcans d’Auvergne.
Tout aussi intéressant que le gaz, les géologues ont également découvert de l’eau « de très bonne qualité ». « Sous Paris, elle est à 500 mètres. C’est facilement accessible et ça présente le gros intérêt d’être une ressource protégée » explique Didier Bonijoly en ajoutant que « S’il y avait un gros problème d’alimentation en eau pour la ville de Paris, par exemple une grosse pollution sur les eaux de la Seine, on aurait cette énorme réserve d’eau potable ».
Pour finir, les géologues ont également découvert un potentiel géothermique à l’est, une énergie qui pourrait être intéressante à exploiter en cas de « demande locale forte ». Didier Bonijoly souligne que cette ressource pourrait certainement être exploitée, en mettant un bémol quant à son besoin.
En conclusion, Didier Bonijoly souligne que le Bassin parisien est étudié depuis le XIXe siècle, qu’il est « passionnant de voir comment, en deux siècles, on a eu une vision incroyablement plus précise grâce à l’informatique, aux capacités de calcul, qui a complètement révolutionné la vision qu’on a du sous-sol ».