Selon les analyses des gaz qui s’échappent de la comète 67P/ Tchourioumov-Guérassimenko, celle-ci ne sent vraiment pas bon avec son odeur nauséabonde, âcre, suffocante et toxique d’œufs pourris.
Grâce au spectromètre Rosina embarqué par la sonde européenne Rosetta, les scientifiques ont pu analyser la composition des gaz qui s’échappent de la comète 67P/ Tchourioumov-Guérassimenko. Le moins que l’on puisse dire est que cette dernière ne sent pas bon !
Parmi les gaz et poussières éjectés du noyau sous l’effet du rayonnement solaire, Rosina a détecté de l’eau, du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l’ammoniaque, du méthane et du méthanol, mais aussi du formaldéhyde, de l’hydrogène sulfuré, du cyanure d’hydrogène, du dioxyde de soufre et du sulfure de carbone. Selon Kathrin Altwegg, principale responsable de l’instrument Rosina, « Le parfum de la comète Tchourioumov-Guérassimenko est plutôt fort, avec une odeur d’œufs pourris (hydrogène sulfuré), d’écurie (ammoniaque) et l’odeur âcre, suffocante du formaldéhyde. Tout ça mélangé avec l’arôme d’amande amère du cyanure d’hydrogène, ajoutez un relent d’alcool (méthanol) à ce mélange, associé à l’arôme vinaigré du dioxyde de soufre, et un soupçon du parfum doux et aromatique du sulfure de carbone, et vous arrivez au « parfum » de votre comète ».
Alors que nous sommes bien évidemment trop loin de la comète pour sentir nous-mêmes cette puanteur, ces odeurs sont très utiles pour les chercheurs, car ce « mélange est extrêmement intéressant d’un point de vu scientifique pour étudier l’origine des matériaux de notre système solaire, la formation de notre Terre et l’origine de la vie », explique Kathrin Altwegg.