Selon les conclusions d’une nouvelle étude sur la fonte des glaces en Antarctique, le phénomène semble inéluctable et rien ne devrait pouvoir l’arrêter.
C’est dans la revue de l’Union américaine de géophysique que le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa et l’université de Californie Irvine ont publié les résultats de leur dernière étude sur la fonte des glaces en Antarctique.
C’est sur la base d’une nouvelle série de mesures réalisées par les satellites européens ERS-1 et ERS-2 de 1992 à 201, ainsi que sur des données collectées autour de la mer d’Amundsen pendant ces quarante dernières années, que les auteurs de cette étude estiment que le processus de fonte des glaces est amorcé, désormais sans espoir de retour en arrière.
Alors que la fonte des glaciers en montagne est liée à la hausse de la température atmosphérique, ce n’est pas véritablement le cas en Antarctique où la température ne dépasse que rarement les 0 °C, même en plein été. L’explication de cette fonte des glaces de l’Antarctique s’explique par des courants sous-marins plus chauds qui viennent affiner les glaciers par en dessous. De fait, les icebergs qui se décrochent contribuent au relèvement du niveau de la mer, alors que le rongement par en dessous gagne sans cesse du terrain au point que le phénomène est désormais entré dans une phase instable et irréversible avec de l’eau plus chaude qui s’écoule vers l’intérieur des glaciers.
Selon la conclusion de ces scientifiques, rien que la fonte des six glaciers étudiés pourrait faire monter le niveau des océans de 1,2 mètre !
Si ce constat est affligeant, il faut néanmoins souligner que ce problème ne touche pas une bonne partie de l’est du continent polaire où l’eau plus chaude ne peut pas s’infiltrer sous les glaciers.
Il a par ailleurs été constaté que la rapide fonte des glaces et les décrochages d’icebergs géants provoquent un soulèvement de la surface de la Terre dans la péninsule du nord de l’Antarctique, un phénomène quantifié à une moyenne de 1,5 cm par an sur les dix dernières années, ce qui est deux à trois fois plus rapide que ce qui était estimé. Ce soulèvement pourrait être une réponse de la croûte terrestre à la fonte de la couche de glace, ne fonte qui exerce une pression moindre sur le sol. En outre, ce phénomène ne se situerait pas qu’en surface, le même phénomène étant constaté près de 400 km sous la surface.
Pour finir, selon une autre étude publiée dans le magazine Science le scénario le plus rapide pour la fonte du glacier de Thwaites prévoit sa disparition dans les 200 ans à venir alors que le scénario le plus lent repousse sa disparition à 1000 ans.
Dans tous les cas, le constat est le même : rien ne pourra arrêter la fonte de l’Antarctique.