Quelques heures après la menace de bloquer Twitter faite par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, le service de microblogging a effectivement été bloqué en Turquie.
Alors que la date des élections municipales se rapproche en Turquie, cela faisait plusieurs semaines que le premier ministre Recep Tayyip Erdogan était pris à partie sur Twitter, notamment par la diffusion d’enregistrements de conversations téléphoniques piratées le mettant en cause dans un scandale de corruption.
Face à cela, le Premier ministre n’a pas hésité à déclarer devant des milliers de partisans, lors d’un rassemblement électoral, que « Nous allons supprimer Twitter », ajoutant « Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale ! ». Alors que ces propos auraient pu être une simple menace, son intention est devenue une décision jeudi soir : l’accès à Twitter a été bloqué.
Si Ankara n’a officiellement pas confirmé la censure de Twitter, le site de l’autorité des télécoms turcs (TIB) publie quatre décisions de justice se référant au service de microblogging, dont une affirmant qu’une mesure de protection a été prise à l’égard du site twitter.com suite à une décision du bureau du procureur général d’Istanbul.
Face à ce blocage, le service client de Twitter a déjà publié sur son site une marche à suivre pour contourner cette censure.
Par ailleurs, la communauté internationale se mobilise pour dénoncer ce blocage, par exemple Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, qui dénonce vivement cette décision « sans fondement, inutile et lâche ».
Pour finir, il faut préciser que le premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait également menacé de bloquer YouTube et Facebook, mais que le Président Abdullah Gül avait à l’époque écarté la menace. Va-t-il agir pour Twitter ? C’est loin d’être certain vu que la Turquie est déjà considérée par de nombreuses ONG comme étant un des pays les plus restrictifs au monde en matière d’accès à internet.