L’arrivée de Free Mobile a mis à mal les finances des opérateurs français alors que les investissements ne cessent de croitre. Est-ce que la mutualisation des infrastructures prévues entre Bouygues Telecom et SFR ne serait pas simplement une bouée de sauvetage ?
Selon les rumeurs les plus récentes, Bouygues Telecom et SFR seraient sur le point de conclure leur accord de mutualisation de leurs infrastructures. Pour autant que cet accord se concrétise, ce qui semble plus que probable, cet accord devra être conforme aux règles fixées par l’Autorité de la concurrence, ce qui exclut par exemple le cœur des grandes villes.
Alors que les autorités de régulation sont très sensibles au sujet des télécoms, ce sont elles qui devront valider cet accord de mutualisation.
Mais ce qu’il est important de relever, c’est que l’arrivée de Free Mobile a sérieusement érodé les marges financières des opérateurs historiques alors que le déploiement du réseau 4G nécessite des investissements colossaux. Financièrement parlant, à moyen/long terme, la situation risque de devenir intenable pour les opérateurs sans recourir à la mutualisation de leur infrastructure.
Dès lors, on comprend mieux la démarche de Bouygues Telecom et SFR, une démarche qui s’inscrit sous la forme d’une sorte de bouée de sauvetage pour assurer la pérennité de leur entreprise.
C’est dans cette même logique d’ailleurs, que maintenant que cet accord de mutualisation est au stade de sa finalisation, que Free s’intéresse a participé à cet accord. Il faut dire que le dernier venu de la téléphonie française fait face à un problème supplémentaire, celui de développer son infrastructure d’ici à 2018, la fin de son accord d’itinérance avec Orange. Le petit hic, c’est que cela coute très cher !
Alors que Free a torpillé les marges des opérateurs, les privant d’une grande part de revenus, est-ce que Bouygues Telecom et SFR vont laisser le trublion rejoindre leur accord ? C’est loin d’être certain alors que cet accord doit justement servir à renflouer leur caisse justement face à Free. Dès lors, que va-t-il se passer ?
Il est certain que cet accord de mutualisation va provoquer beaucoup de remue-ménage dès son officialisation et que, d’une manière ou d’une autre, Free sèmera la zizanie pour le rejoindre… ou le contrecarrer. Mais si Bouygues Telecom et SFR ont besoin d’une bouée de sauvetage, ne serait-ce pas toutes les télécoms françaises qui en auraient finalement besoin ?